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Grossesse

J'attends des jumeaux

Chaque année, on dénombre 13 000 naissances multiples, des jumeaux pour l'immense majorité des cas, soit environ 1 naissance sur 80. Des grossesses dites "gémellaires" et qui réclament une surveillance particulière.

Grossesses à risque

En 35 ans, les grossesses gémellaires, autrement dit de jumeaux, ont augmenté de 80%. Des grossesses considérées comme à risque et qui nécessitent une surveillance particulière en raison de complications plus fréquentes. En effet, 43,7% des jumeaux naissent autour de 37 semaines (4,5% pour les grossesses uniques) et 8% avant 33 semaines ( 39 semaines pour une grossesse à terme). Autres complications possibles, un retard de croissance de l'un ou des deux enfants, un risque d'hémorragie par distension de l'utérus et implentation du placenta (trop gros) près du col, une toxémie gravidique (hypertension artérielle entre les deux enfants entraînant un décès pour l'un et un risque de prématurité pour l'autre (syndrome "transfuseur-transfusé").

L'âge mais pas seulement

Les grossesses gémellaires ne sont pas toujours le fruit du hasard. Certaines situations exposent à ce "risque" particulier: une mère âgée de 35 à 39 ans, l'origine africaine, des antécédents de jumeaux dans la famille, un taux hormonal élevé portant sur certaines des hormones de l'ovulation (hormone lutéinisante, oestrogènes, progestérone...), les traitements contre l'infertilité et la procréation médicalement assistée (PMA). Enfin, certains spécialistes incriminent la consommation élevée de produits laitiers qui vont augmenter la concentration d'une hormone de croissance (Insuline Like Growth Factor) jouant un rôle dans l'ovulation, ainsi que la lumonisté (il y a plus de fécondation pendant les mois de forte lumonisité).

Vrais ou faux jumeaux ?

Il est important pour la surveillance de la grossesse de déterminer s'il s'agit de vrais ou de faux jumeaux ainsi que le nombre  de placentas et de sacs amniotiques (poche de liquide dans lequel baigne l'enfant). Des cas de figure dépistables dès le 1er trimestre de grossesse par l'echographie. Dans une grossesse "monozygote", un seul ovule fécondé par un seul spermatozoïde se divise accidentellement en deux embryons donnant lieu à des vrais jumeaux, de même sexe et au même patrimoine génétique (mêmes chromosomes). Dans une grossesse "dizygote", deux ovules sont fécondés au même moment par deux spermatozoïdes. Il s'agit donc de deux grossesses différentes évoluant en même temps. Ces sont les faux jumeaux, qui peuvent être de sexe différent et qui possèdent des chromosomes différents. Lorsque la grossesse est monozygote, il est important de savoir si les jumeaux croissent avec un seul placenta  (grossesse dite "monochoriale") ou deux (grossesse "bichoriale") et le nombre de sacs amniotiques (un ou deux?).

Un suivi rapproché...

Les grossesses gémellaires doivent être encore plus suivies que les autres. Un suivi rapproché bien codifié par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, qui a défini des recommandations en 2009. Outre les consultations médicales fréquentes, des échographies chaque mois puis au dernier trimestre permettent de s'assurer de la bonne croissance des enfants. Enfin, la grossesse gémellaire nécessite du repos et un arrêt de travail le cas échéant, et ce, parfois, dès la 24e semaine.

... jusqu'à l'accouchement

En l'absence de complications, le déclenchement de l'accouchement par les voies naturelles, sous anesthésie péridurale, peut être décidé entre 38 et 39 semaines d'aménorrhé lorsque la présentation des jumeaux le permet. Plus que jamais , il doit s'effectuer en présence d'une équipe au grand complet (anesthésiste, obstétricien, sages-femmes et pédiatres). La césarienne peut être décidée si l'un des enfants souffre ou si l'un des deux se présente mal. Enfin, après l'accouchement de jumeaux, le risque d'hémorragie de la délivrance est plus important et nécessite là encore une surveillance particulière.