Aller au contenu principal
Trousse à pharmacie

Les médicaments périmés j'en fais quoi ?

Tout médicament possède une date de péremption. Peut-on l’utiliser une fois ce cap dépassé ? Et si non, où le jeter ? Sont des questions que nous nous sommes tous posées un jour.

Vérifier la date de péremption

La plupart des médicaments sont à classer dans la catégorie «périmés» deux ans après leur fabrication. Cette durée maximale d’utilisation s’exprime par une date de péremption, qui figure sur les boîtes, plaquettes, tubes et flacons. Elle est déterminée à partir d’études de dégradation accélérée et d’études de stabilité en temps réel du produit.

Ces travaux menés en laboratoire permettent de mesurer les effets sur un médicament des facteurs naturels (oxygène, température, humidité, lumière) qui, de façon progressive, en modifient les propriétés dans des conditions habituelles d’utilisation.

« Un médicament devient périmé lorsque la concentration initiale en principe actif a diminué de 10%, voire 5% pour certains produits, voire encore moins lorsque l’altération avec le temps du médicament aboutit à la formation de composés toxiques comme c’est le cas, unique, d’une famille d’antibiotiques : les tétracyclines ».

Utiliser un médicament à la date de péremption dépassée fait donc risquer au mieux, l’inefficacité, au pire la toxicité. Autre notion importante, cette fameuse date est calculée dans des conditions normales de conservation. La donne change dès lors que le médicament subit des conditions extrêmes. Ainsi, il a toutes les chances de s’altérer plus vite que prévu s’il séjourne longtemps dans la boîte à gants d’une voiture ou sur le plan de travail d’une cuisine, entre le four et la plaque vitrocéramique. «C’est comme un yaourt, résume Michel Amsellem. Si vous ne le mettez pas au frais, il tourne». Son aspect peut alors témoigner de sa dégradation (changement de consistance d’une crème, comprimé devenu friable ou dont la couleur se modifie…). En cas de doute, mieux vaut demander l’avis de son pharmacien.

Par ailleurs, la date de péremption n’est valable que pour un produit non ouvert. «Un produit entamé se conserve beaucoup moins longtemps. Par exemple, il est recommandé de ne plus utiliser un flacon de sirop ou un tube de pommade passé un délai de 30 jours après son ouverture». De même, il faut considérer une préparation magistrale comme inutilisable dès la fin du traitement si sa durée figure sur l’ordonnance, ou 30 jours à compter de la date de fabrication si elle n’est pas précisée. Au-delà, le risque est double : efficacité moindre et contamination par des germes.

Le recyclage des médicaments périmés

Il faut simplement rapporter à son pharmacien toutes les plaquettes, gélules / comprimés des médicaments périmés. 
En retirant les boîtes et les notices qui sont à trier directement dans le circuit classique.

Ces produits suivent ensuite une filière organisée par l’association Cyclamed. Votre pharmacien  stocke les médicaments que vous lui rapportez dans des cartons spécifiques. Les grossistes répartiteurs les collectent, puis les déposent sur des sites dotés d’incinérateurs agréés où ils seront brûlés à 1 200° C. Cette incinération produit de l’énergie qui permet à ce jour d'éclairer et de chauffer entre 7 000 et 8 000 logements. Aujourd'hui ce circuit recueillerait moins de la moitié des médicaments non utilisés en France les autres finissent, pour la plupart, à la poubelle.

Attention, jeter les médicaments à la poubelle = danger !  Les enfants peuvent les récupérer et s’intoxiquer, les médicaments jetés avec les ordures ménagères peuvent aussi faire l’objet de trafic. Ces deux risques sont majeurs lorsque les ordures communales sont mises en décharge au lieu d’être incinérées. S’y ajoute alors un risque de pollution. Il concerne aussi les médicaments jetés dans l’évier ou les toilettes. Les stations d’épuration n’ont pas été conçues pour les éliminer en totalité des eaux usées. Résultat, on retrouve des dizaines de substances médicamenteuses à l’état de traces dans les boues résiduelles des stations, qui sont utilisées pour l’épandage agricole, mais aussi dans les cours d’eaux et les eaux souterraines. La seule façon de préserver sa santé et celle de la planète ? Amener ses médicaments périmés et non utilisés à son pharmacien !

Pour plus d'informations :

Le service Plus de votre pharmacien : la collecte de seringues

Aiguilles et seringues usagées doivent emprunter un circuit spécifique d’élimination. Si vous utilisez des médicaments injectables au quotidien, par exemple pour traiter un diabète, votre pharmacien vous indiquera le circuit local le plus approprié à vos besoins. En l’absence de solution simple, il peut mettre à disposition un collecteur où stocker vos seringues, qu’il récupèrera une fois plein et qu’il fait acheminer vers un centre de traitement dédié.